The Mars Volta - Amputechture

Publié le par Roro

T H E  M A R S  V O L T A
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A M P U T E C H T U R E

Tracklist: 1. Vicarious Atonement -- 2. Tetragrammaton -- 3.  Vermicide -- 4. Meccamputechture -- 5. Asilos Magdalena -- 6. Viscera Eyes -- 7. Day Of The Baphomets -- 8. El Ciervo Vulnerado
Critique rédigée par
Roro


3ème album studio en 3 ans pour The Mars Volta, autant dire que le groupe est prolifique, d'autant plus prolifique qu'ils sont en train d'enregistrer leur 4ème opus, attendu pour la fin d'année. Mais penchons-nous un peu plus sur cet "Amputechture", successeur d'un "Frances The Mute" déroutant mais épatant ... que nous ont-ils concocté cette fois-ci ?


Pour la petite histoire, dans le livret qui accompagne le CD le ton est donné: il est clairement marqué que "Le partenariat entre (le guitariste) Omar Rodriguez-Lopez (qui a écrit et mixé/arrangé toutes les chansons et qui a dirigé le groupe) et (le chanteur) Cedric Bixler-Zavala (qui a écrit toutes les paroles et qui est à l'origine des choeurs) EST The Mars Volta." Pas étonnant donc, qu'après avoir enregistré cet album, le batteur Jon Theodore ait quitté le groupe, ne se sentant plus à l'aise au sein d'une bande dirigée par deux têtes pensantes qui sont sûrement un brin autoritaire ... Autre remarque intéressante, alors qu'il avait participé à une ou deux chansons du précédent album, John Frusciante des Red Hot Chili Peppers est ici présent tout au long de l'album, comme un membre à part entière du groupe.
Voilà pour les petites histoires et autres anecdotes, passons maintenant ... à la musique !! Et c'est à mon tour de donner le ton: The Mars Volta est une espèce en voie de disparition... car c'est l’un des seuls groupes inventifs du rock d’aujourd’hui! 8 chansons pour plus d'une heure de musique, un simple calcul même pour les moins matheux d'entre vous permet de se rendre compte que les chansons sont longues et donc que le groupe prend le temps de les installer, de les développer... C'est pour cette raison que le groupe est inconnu du grand public, très peu de leurs chansons sont adaptables sur les ondes radiophoniques et autant le dire, il ne faut pas avoir peur d'écouter The Mars Volta tellement ... "c'est du gros son"! En plus le groupe choisit des noms de chansons plutôt ... bizarres et autant dire que leurs pochettes d'albums ... le sont tout autant ! Mais passons.
Amputechture résonne dans mon esprit comme une véritable oeuvre d'art. Presque comme une pièce de théâtre où Vicarious Atonement agirait comme une sorte d'incipit, une introduction pour nous présenter les personnages, l'univers musical du groupe à travers une musique lente mais criarde... Pour débouler sur l'élément perturbateur, Tetragrammaton, morceau E-NOR-ME du groupe qui vient dépoussiérer nos oreilles avec un son puissant et génialement dérangeant. Au cours de ses 16 minutes ... voire presque 17 ... maîtrisées de main de maître, The Mars Volta jongle entre les émotions, différents environnements, joue avec les sons, les rythmes et les textures pour nous transporter je ne sais même pas où avant de se terminer en véritable apothéose sonore ... bref j'userai tellement de superlatifs pour décrire ce morceau que je m'arrêterai ici en ajoutant juste que je n'avais pas pris une aussi grosse claque musicale en écoutant une chanson depuis bien longtemps ... Et là ce n'est que le début ! L'album continue avec "Vermicide", qui a tous les critères du parfait petit single ... mais qui n'a même pas été choisi pour promouvoir l'album ! "Vermicide" serait une sorte d'entracte, un condensé de l'ingéniosité de The Mars Volta en 4 min et 15 secs pour nous remettre de nos émotions avant de reprendre une bonne tarte en pleine gueule (pardonnez-moi l'expression, mais voici les premiers mots qui viennent à mon esprit pour décrire la suite de l'album).
Car c'est "Meccamputechture" qui prend la relève. Avec une intro de Bixler-Zavala qui nous prouve qu'il peut aller haut, très très haut dans les aigus, le morceau s'installe avec une base rythmique nonchalante, au moins autant que l'est le chant de Cedric Bixler. Le morceau dure ici plus de 11 minutes, il est donc comme "Tetragrammaton"... très haut en couleur ! Les sonorités déboulent de partout pour s'installer au plus profond de notre inconscient et ne pas en ressortir, plus on avance dans la chanson et plus le refrain explose... avant de se conclure sur une outro savoureuse où la présence des cuivres est ingénieusement associée aux sonorités électriques du duo Rodriguez-Lopez/Frusciante. Encore une fois, la claque est de rigueur pour celui qui tendra l'oreille à ce morceau.
Pour se "reposer" arrive "Asilos Magdalena". Très belle pièce acoustique (du moins au début), assez intéressante et bien foutue avec des paroles en espagnol ce qui rajoute de la saveur à ce morceau. Seul hic, le final: le morceau se termine en une apothéose cacophonique un peu trop longue et pas forcément utile. Autant au début de l'album nos oreilles étaient chouchoutées, autant ici elles sont un peu torturées... Toutefois, ce petit contretemps est loin de nuire grandement à la qualité de l'album. Car après c'est "Viscera Eyes" qui arrive, 1er single de l'album, ou un étonnant mélange de hard-rock fusion (je ne suis pas doué avec tous ces qualificatifs prog rock, hard rock, punk, métal etc ... ne m'en voulez pas) latino-américain. La recette est à première vue simple: prenez des couplets en espagnol puis les pré-refrains et refrains en anglais, ajoutez une bonne dose de cuivres avec un rythme nonchalant (une nouvelle fois) à la Mars Volta, le tout avec un son de guitare bien lourd et baveux et une pincée de rythme latino, saupoudrée de la douce voix aigu de Cedrix Bixler-Zavala... mélangez-le tout et vous obtenez l'un des morceaux les plus surprenants de l'album qui ravira à coup sur vos oreilles en manque de bon son !
Dernier gros morceau de l'album, "Day of the Baphomets" commence par un solo de basse ... si si je vous jure ! C'est pourtant tellement rare dans notre musique d'aujourd'hui... Encore une fois, The Mars Volta nous sort un son étrange et pourtant agréable, dérangeant mais dont on ne veut pas en louper une miette. Cette chanson, en une dizaine de minutes, doit être au moins aussi riche qu'un album tout entier du groupe de base qu'ils passent sur Europe2. Le milieu de la chanson me fait penser à un remake de "Achilles Last Stand" de Led Zep où batterie et basse jouent un rythme lourd et répétitif pendant que la guitare s'autorise un solo. Dans cette chanson, les rebondissements font foison. Le rythme tantôt s'accélère, tantôt change brusquement d'une seconde à l'autre. Je ne pense pas connaître un autre groupe aujourd'hui qui possède une ligne rythmique aussi puissante et décapante que The Mars Volta ... c'est pour ça qu'il me semble bien dommage que Jon Theodore ait quitté le groupe ! Encore une fois avec ce morceau, The Mars Volta frappe fort, très fort. Pour clore l'album il y a "El Ciero Vulnerado", un titre qui ne rajoute ni n'enlève rien à l'album. Ecoutez-le par vous-même pour vous en faire un avis, je pense avoir écrit assez sur cet album pour vous avoir donner envie (ou pas) de l'écouter!
 

          La note de Roro                    

99%
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Conclusion
Généralement quand je fais une critique, plus celle-ci est longue et plus l'album m'a plu. Je crois que la taille de la critique parle pour elle-même. Amputechture de The Mars Volta: l'un des meilleurs albums toutes époques confondues qui ait jamais atteint mes petites oreilles.


Autre infos: album sorti le 11 septembre 2006, édité chez Universal, durée: 1H et 16min
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Publié dans Musique

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